11 août 2012

REUNION : Un Réunionnais à l’Insep !


 
BASKET-BALL - Maxence Mussard, 15 ans, Rouennais d’origine réunionnaise, intègrera à la rentrée le saint des saints du sport français.
De sa voix au téléphone filtre une sérénité peu commune pour son âge. A 15 ans, Maxence Mussard parle posément de son avenir proche. De sa vie qu’il imagine changer, dans trois semaines, au moment où il passera en tant que pensionnaire les portes de l’Insep. Le 2 septembre, date de son entrée parmi la pouponnière de l’élite du sport français, dans le bois de Vincennes. Là ont été façonnés tellement de talents. Là où Maxence, né à Rouen d’un père réunionnais, devrait s’aguerrir les trois prochaines années. Dans les pas d’illustres aînés comme Tony Parker, Boris Diaw, Ronny Turiaf mais aussi Fred Fauthoux, Fred Forte ou encore Marc-Antoine Pellin.
"Beaucoup travailler"
Mais pas encore en rêvant à leur parcours, sachant que la route est encore longue. "C’est trop tôt pour y penser, temporise Maxence, 1,92 m. Tous ceux qui sont passés à l’Insep ne sont pas forcément devenus pro" Lui n’a aucun autre objectif que celui de passer cette étape de carrière, comme de vie. "De relever le défi et de mettre la barre plus haut et trouver un club de Pro A pour jouer en espoirs", résume t-il. De franchir une nouvelle marche comme il en a gravie déjà beaucoup depuis ses premiers pas de basketteur au Mesnil-Esnard avant de rejoindre le grand voisin du SPO Rouen, pensionnaire de Pro B, à 12 ans et d’y faire ses gammes.
Ce qui lui a permis de postuler cette année à l’entrée du temple du sport français. 11 tickets étaient disponibles. 450 candidats sur la ligne de départ, une trentaine en stage à Bourges lors d’un camp en mars avant le verdict final en mai, validant la place dans la promotion 2012-13 de cet arrière fin "avec une belle adresse à 3 points" fan de Fabien Causeur et Nando De Colo, qui présentent le même profil. Il pourra l’affiner à l’Insep où "j’ai parlé avec des entraîneurs qui m’ont dit qu’ils me feraient beaucoup travailler la défense, indique Maxence. Je dois aussi améliorer mon shoot et être plus régulier".
Un dessein qu’il pourra affiner dans des installations "que même les clubs pros n’ont pas. C’est un gros complexe avec une grosse partie dédiée au basket, deux salles, une salle de muscu, une machine à shooter...C’est l’élite". Alors il travaille, encore, en attendant son déménagement. Soigne son dos et sa cheville douloureux, stigmates d’une croissance qui se fait sentir. Privé d’équipe de France U15 après avoir participé au dernier rassemblement fin mai en vue d’un tournoi international en Espagne en août pour "ne pas avoir joué ma carte perso. J’ai plus un jeu collectif et je ne me suis pas montré". Sans regrets, il s’entretient physiquement en ce moment avec une connaissance qui l’a pris en main, chez lui, à Rouen. Préparant sa première année à l’Insep "où c’est dur. Il va falloir que je prenne le rythme".
"Je suis plus Réunionnais"
Avant peut-être une pause, à l’occasion des fêtes, où il viendra peut-être se ressourcer à la Réunion. S’il n’a pas foulé le sol de l’île depuis ses neuf ans, Maxence se sent quand même “plus Réunionnais, par la culture, mais aussi la gastronomie" Son adresse mail en témoigne, faisant apparaître le code postal de Saint-Joseph accolé à un affectueux surnom. Là où réside encore une grande partie de sa famille et son père Luc, parti le rejoindre en métropole. Géniteur de cinq garçons qui lui rendent tous plusieurs centimètres dont le petit dernier, Maxence, “qui va à l’Insep sans se poser de questions, expose t-il. Il est calme, il a déjà affronté des joueurs de là-bas et sait que c’est cette année qu’il faut tout donner". Sous les couleurs du prestigieux centre fédéral, pour voir la prochaine étape et éventuellement les suivantes avec sérénité
Hervé Brelay