28 avril 2008

SENEGAL : CHRONIQUE DE GUELWAR DU 28 AVRIL- VERSO du Bilan A MIS PARCOURS DU CHAMPIONNAT NATIONAL :LA VIOLENCE SUR LE PARQUET, LES RACINES DU MAL ?

Le bilan à mis parcours du Championnat Sénégalais de Basket-ball, esquissé par le Directeur Technique nationale fait état d'un gain incontestable « dans la qualité du jeu ». S'il est vrai que sur cet aspect la famille du Basket est en parfait accord, il n'en demeure pas moins, sur l'autre figure de ce bilan.

En effet, l'autre facette occultée de cette évaluation d'étape laisse transparaître un championnat assez déficitaire en fair-play, tolérance, et sportivité.

Cette situation, tout aussi incontestable que le bilan de O.N. DIOP, pousse à s'interroger sur les origines du Mal

L'histoire du Basket Sénégalais, du sport en général, semble indissociable à la brutalité, les championnats nationaux sont souvent teintés de violence. Rien qu'au cours de ces cinq dernières années, nous pouvons dénombrer un nombre incalculable d'événements regrettables à mettre sur ce compte.
En basket, s'il y a un aspect sur le quel, régions et capitale sont également servies, c'est bien sur celui là.
Une analyse typologique de ces actes montre que cette déficience de Fair-play peut se manifester sous différentes formes de violence : elle est à la fois verbale et Physique, elle s'exprime avant pendant ou après un match, elle est dirigé contre l'arbitre, la table de marque, le joueur, le dirigeant ou le supporter de l'autre équipe.

Fait remarquable, le championnat de cette année est surtout émaillé d'incidents dont les acteurs ne sont pas les supporters (acteurs les plus difficilement maîtrisables), mais des compétiteurs, des sportifs, et même des encadreurs. Cette situation est aussi présente chez les dames que chez les hommes. Depuis le début du Championnat, près d'une quinzaine d'événement de ce genre est recensé. Si au cours des matchs (entre joueurs), elle s'est manifestée par des coups et des blessures volontaires ; elle s'est aussi révélée sous sa forme verbale (entre joueur et joueur, entre coach et arbitre…).
Il convient de souligner que l'inadéquation entre la sanction infligée par les arbitres (acteurs très souvent mis en cause) et l'intensité de l'acte commis constitue un des facteurs qui entretient la survivance du phénomène : incontestablement, « la conséquence logique d'un acte anti-sportif doit rester l'expulsion du terrain de jeu ».

Une lecture profonde du phénomène qui ressort de ce bilan du Championnat, nous amène à croire que l'absence de sportivité et de fair-play dans le jeu découle d'un facteur essentiel : le rapport à la victoire.

Si, pour les supporters, la violence découle de la réanimation et du renforcement du sentiment d'appartenance qui sert de socle au « clubisme » et au « fanatisme ». Pour les compétiteurs sur le teraflex, il en va tout autrement : sur le plan psychoaffectif, le coach perçoit la défaite comme une victoire du vis-à-vis sur sa propre personne, cet état d'esprit est largement partagé et même diffusée chez les joueurs…

Sur ce, le basket devient autre chose et n'a rien à voir avec le fair-play, il devient une activité qui selon les mots de George Orwell « déborde de jalousie haineuse, de bestialité, du mépris de toute règle, de plaisir sadique et de violence ; en d'autres mots, c'est la guerre, les fusils en moins. " Par conséquent, la victoire devient une obsession, ce rapport à la victoire modifie le rapport avec les autres acteurs, l'autre n'est plus l'adversaire ou l'arbitre, il devient tout simplement un ennemi…
Nous perdons de vue que, nous avons réellement gagné que si, et seulement si, nous faisons en sorte que les vaincus nous reconnaissent et se félicitent de nous avoir pour vainqueur.

Nous oublions que le sport est un moyen d'éducation et de formation de la jeunesse (cf. Charte de l'UNESCO et Charte du Sport). Il permet aux jeunes d'acquérir un certain nombre d'attitudes et de conduites qui leur permettent de s'insérer convenablement dans la société. Le respect de la règle, l'esprit de compétition, le fair-play, l'esprit d'équipe, le respect de l'adversaire, etc. sont autant de valeurs qui se transmettent sur les terrains de sport.
Ce qui pose le plus problème, c'est quand les préposés à cette transmission de valeurs : les encadreurs, formateurs et coachs sont des agents de diffusion de contre-valeurs.

« On a gagné dans la qualité du jeu », il importe maintenant de gagner dans la perception positive de l'image du basketteur, du coach et du basket-ball Sénégalais…